Le premier colloque OuestOÏD s’est tenu à Rennes le 4 avril dernier, avec une centaine de participants. Au programme de la journée dédiée aux organoïdes et modèles 3D, des présentations scientifiques par des chercheurs de haut niveau et des exposés de méthodologies innovantes pour les modèles 3D par des plateformes technologiques.

                             

 

Alexandre Baffet de l’Institut Curie (Paris) a inauguré la journée par une keynote lecture de ses travaux de recherche sur la compréhension du développement du néocortex, et notamment du devenir de cellules progénitrices (multiplication/différenciation) grâce à des modèles d’organoïdes cérébraux et des analyses de microscopie corrélative.

(voir la dernière publication sur ces travaux : Coquand L, et al. A cell fate decision map reveals abundant direct neurogenesis bypassing intermediate progenitors in the human developing neocortex. Nat Cell Biol. 2024 Mar 28. doi: 10.1038/s41556-024-01393-z. Epub ahead of print. PMID: 38548890).

 

Bertrand Pain, du Stem Cell and Brain Research Institute à Lyon, a poursuivi cette première session dédiée aux organoïdes cérébraux, par une communication sur l’évaluation des effets du tramadol, un analgésique opioïde à l’aide d’organoïdes corticaux

 

Après une première pause consacrée aux posters, la deuxième session a permis aux participants de découvrir les activités de la plateforme Orgapred de Caen dirigée par Laurent Poulain, qui développe des modèles d’organoïdes tumoraux dérivés de patients (PDTO) pour l’évaluation de solutions thérapeutiques ou d’outils prédictifs.

 

Une série de communications orales courtes a suivi, avec les interventions d’étudiants, de post-doctorants et de chercheurs du réseau OuestOÏD :

  • Veranika Panasenkava de l’Institut de Génétique et Développement de Rennes a présenté un modèle de développement du neurectoderme humain in vitro à base de cellules iPSC, dans le cadre de la recherche de nouveaux outils de diagnostic moléculaire de l’holoprosencéphalie (HPE), une maladie rare du développement cérébral (voir son poster https://uncloud.univ-nantes.fr/index.php/s/dYTsTPndGW635zD)
  • Allwynn Pereira de l’Institut Target de Nantes a décrit l’établissement de cellules microgliales à partir de cellules iPSC, dans le but de développer des modèles complexes d’organoïdes cérébraux et de rétine.
  • Lucille Moutaux de l’institut Numecan de Rennes, a présenté le développement et la caractérisation phénotypique d’un modèle d’organoïde dérivé de patient atteint de cancer hépatique, pour valider des cibles métaboliques.
  • Marion Desdouits de l’unité de recherche MASAE (Microbiologie, Aliment, Santé, Environnement) de Nantes a conclu la matinée par une communication sur l’utilisation de modèles d’organoïdes intestinaux pour évaluer les capacités d’infection de virus entériques ayant contaminé des coquillages côtiers.

Après la pause déjeuner, Stefan Giselbrecht du MERLN Institute de Maastricht a donné la deuxième keynote lecture de la journée, et détaillé son approche de « micro-ingénierie morphogénétique », qui utilise des cellules souches cultivées sur des « bio-réacteurs » modulaires sur-mesure, pouvant être exposés à des conditions environnementales dynamiques et contrôlées grâce à la microfluidique, et permettant d’accéder plus facilement et plus efficacement à des analyses multi-omiques en aval de la culture 3D.

Jean-Baptiste Dupont, de l’institut TARGET de Nantes, a poursuivi cette session « ingénierie » par la présentation d’un modèle de tissu musculaire (EMT) à partir de cellules iPS humaines et d’hydrogels de fibrine, utilisé pour l’étude de la dystrophie musculaire de Duchenne et le développement de nouvelles thérapies géniques basées sur les vecteurs AAV.

Deux courtes communications ont suivi :

  • Julie Warin, du groupe BIODIV de RMeS à Nantes a décrit ses travaux de mise au point et de validation de conditions optimales de culture de cellules iPSC pour obtenir leur maturation en cellules notochordales et leur différenciation terminale en cellules adultes de disque intervertébral.
  • Jean-Jacques Lareyre du LPGP de Rennes a montré l’établissement d’un modèle d’organoïde testiculaire de Zebrafish, ainsi que sa caractérisation par imagerie 3D.

Après une dernière pause, la dernière session de la journée a fait intervenir Nicolas Lebonvallet du Laboratoire Interactions Epithéliums Neurones de Brest, sur la description morphologique et fonctionnelle d’un modèle de peau innervée par des neurones sensoriels

Patrice Hémon a poursuivi cette session par la présentation de la plateforme Hyperion de Brest, avec la description de la méthodologie d’Imagerie par Cytométrie de Masse, ses possibilités, et son application pour l’imagerie de modèles 3D avec l’exemple de visualisation du modèle de peau innervée décrit précédemment par Nicolas Lebonvallet.

 

Enfin, Jean-Luc Galzi, du Département de Biotechnologie et de Signalisation Cellulaire d’Illkirch, a clôturé la journée en abordant les problématiques d’éthique et d’intégrité scientifique par la présentation du projet Hybrida. Le projet, financé par le programme Horizon 2020 de l’Europe, développe des outils disponibles pour la communauté scientifique : le MIAOU (Minimal Information About an Organoid and its Use) utile pour les échanges entre chercheurs, le EChOES (Evaluator Checklist for Organoid Ethical Studies) pour les échanges entre chercheurs et évaluateurs. Pour plus d’informations, consulter le site d’Hybrida (http://hybridaogl.eu/).

La journée s’est conclue par un bilan du projet fédérateur OuestOÏD et des perspectives du réseau par Laurent David (CR2TI/iPSC, Nantes) et Yannick Arlot (IGDR/Biosit, Rennes).

                                                                                 

Merci !

  • à nos modérateurs :

Gaëlle Friocourt et Joël Eyer

Anne Camus et Aurélien Bidaud-Meynard

Franck Halary et Laurent Griscom

Yannick Arlot et Laurent David

 

  • à notre comité d’organisation:

Bénédicte Martin

Yannick Arlot

Laurent David

Aurélien Bidaud-Meynard

Nathalie Melaine

Jocelyne Le Seyec

Laurent Griscom

Sandrine Lombard

  • aux régions Bretagne et Pays de la Loire qui ont financé le projet OuestOÏD,
  • à toutes les SFR partenaires du réseau OuestOÏD (Bonamy, Biosit, Ibsam, iCAT).

 

crédits photos : Cellule d’animation Biogenouest, Laurent Griscom BIM3D